Oujda, ma ville natale.
  L’âge d’or des sciences arabes
 

Qui connaît al-Khwârismî, al-Khayyâm, al-Sijzî, Ibn al-Nafis ou Ibn Zuhr? En mathématiques, le premier a vulgarisé le système décimal emprunté aux Indiens, permettant la naissance de l’algèbre et les premiers pas de la trigonométrie. Le deuxième a donné pour la première fois une théorie des équations du 3e degré, préparant l’avènement de la géométrie algébrique. En astronomie, le troisième a remis en cause la fixité de la Terre édictée par Ptolémée. En médecine, le quatrième a mis en lumière la petite circulation sanguine et l’on doit au cinquième l’invention, notamment, de la trachéotomie et de la sonde gastrique mise au point pour alimenter les malades...

L’histoire occidentale a longtemps occulté ou réduit ce qu’elle devait à la science arabe. L’enjeu de la nouvelle exposition de l’Institut du Monde Arabe (Ima), à Paris, est bien de montrer que le savoir universel est aussi arabe et que les scientifiques arabo-musulmans n’ont pas été de simples « intermédiaires ». Ils ont su assimiler le savoir antique, certes, mais en imposant leur génie propre. « A partir de la fin du VIIIe siècle, le nouvel empire conquis au nom de l’islam a abrité un puissant phénomène scientifique qui s’est construit à partir des héritages grec, indien, persan et mésapotamien. Tout au long des siècles qui ont suivi et jusqu’au milieu du XVe, une production scientifique riche et variée a vu le jour et, à partir du XIIe siècle, a commencé à circuler en Europe grâce aux traductions en latin et en hébreu, préparant ainsi l’avènement de la science moderne », rappelle Ahmed Djebbar, commissaire scientifique de l’exposition.

Astrolabes, quadrants et globes célestes

Chonologiquement, le VIIIe siècle a vu la traduction en arabe d’ouvrages scientifiques indiens et grecs et le règne du prince éclairé Ma’mûm, sous lequel a été créé à Bagdad le premier centre scientifique arabo-musulman, la Maison de la Sagesse. L’émergence d’une vraie science arabe se fait entre le IXe et le XIe siècles. Sous la période abasside, les sciences arabes connaissent un progrès fulgurant. On fait des mathématiques à Saragosse et à Béjaïa, de l’astronomie à Marrakech, au Caire ou à Bagdad, de la mécanique à Fez, des sciences du calcul à Kairouan, de la chimie à Bagdad... Aux XIIe et XIIIe, des ouvrages scientifiques arabes sont traduits en latin et hébreu et la science arabe se diffuse en Europe. Aux XIVe et XVe, à l’exception de l’Asie centrale, et malgré la construction d’un observatoire à Samarcande, l’activité scientifique arabe décline un peu partout.

La réussite de l’exposition de l’Ima est de rendre accessible un sujet qui paraît, a priori, compliqué. La scénographie, très agréable, fait appel à des modules audiovisuels et l’on trouve des merveilles parmi les quelque 200 pièces exposées. L’exposition se divise en trois grandes sections. D’abord, « Le ciel et le monde » avec moult astrolabes (planisphériques et universels), quadrants, globes célestes, manuscrits astronomiques, cartes géographiques, cadrans solaires et indicateurs de qibla (instruments permettant de donner la direction de La Mecque). Puis « Le monde vivant et l’homme dans son environnement » avec des manuscrits de médecine, de chirurgie, d’anatomie, des instruments de chirurgie égyptiens (VIII-XVIe), la représentation d’une femme enceinte de Mansûr ibn Ilyas (copie datée de 1672), des traités de pharmacopée et botanique, ou encore l’étonnante reconstitution d’un automate permettant de mesurer la quantité de sang prélevée lors d’une saignée.

La science, « aussi douce que le miel »

Enfin, la dernière section, « Sciences et arts », permet de comprendre comment l’architecture, la décoration, la calligraphie et la musique ont été des domaines artistiques d’application des savoirs mathématiques. Et de voir que les verriers arabes ont inventé la technique du verre émaillé au XIIe et que les progrès de la chimie ont permis aux artisans d’élargir la gamme chromatique des décors des céramiques. Une place est également faite à la mécanique ludique, représentée par les automates, qui connaissent un franc succès dans le monde arabe du IXe au XIIIe siècles. L’exposition se referme sur cette inscription sur un plat conservé au Musée du Louvre : « La science est d’un goût amer à ses débuts, mais à la fin, elle est aussi douce que le miel ». A l’image de cette exposition, au sujet ambitieux mais très réussie.

 
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